Culture
- Publié le 25 janvier 2024

Exposition "Du confluent à la Confluence" par Gourguillonnaise -photo

Du Mardi 6 février au vendredi 23 février 20024 - mairie du 6e (pendant les heures d'ouverture de la mairie)

Vernissage Mercredi 7 février à 18h30 sur inscription : camille.annequin@mairie-lyon.fr - 0472831533

Contenu

 

 

2012. Dans ce quartier en pointe au bout duquel se rejoignent et se brassent deux fleuves, le grand chantier a commencé. A l’horizon, des grues à n’en plus finir, témoins géants de ce qui se trame là-bas. Entre ce qu’il est et ce qu’il va devenir, le quartier se débat, exhibe ce qui, bientôt, ne sera plus, ou n’existe déjà plus qu’à l’état de traces. Le Bar du Carreau – c’était une buvette. La Sucrière – c’était une usine. Plus loin, des rails rouillés presque effacés par les herbes sauvages : où menaient-ils, que transportait-on ? « Derrière les voûtes » : un univers, industriel et ouvrier, que Lyon tenait caché.

Le grand chantier a commencé et le quartier exhibe ses intérieurs. Béances, excavations, éventration. Chaos délimité, muré ou grillagé, interdiction d’entrer… On y va quand même. Ici, une grosse araignée minérale dont on arrache les pattes : c’était une prison, ce sera une université. Là-bas, dissimulée aux regards derrière une palissade, une autre bête considérable, ventre de béton et carapace de verre, prépare sa venue au monde. Ce sera un musée. Entre les deux, un paysage mouvant dans lequel nous allons et venons, des mois durant, pour tenter d’en comprendre les signes. Certains saisiront les façades et les reflets de bâtisses à peine écloses – formes, couleurs, architectures qui arrêtent le pas, étonnent l’œil. Des rues larges et ordonnées, domestiquées, entre lesquelles des bouts de terrains vagues tentent de s’échapper. D’autres s’attacheront au chaos des amas et des friches, d’autres encore chercheront à capter les silhouettes des passants, habitants de longue date qui tentent d’apprivoiser le quartier naissant, ou promeneurs curieux.

Depuis, Lyon a franchi les voûtes. Le quartier s’est métamorphosé. Dans telle parcelle, le présent n’a fait du passé qu’une bouchée : il n’en reste plus rien. Dans telle autre, il l’a accueilli et transformé : il a donné une seconde vie à ses vestiges.
Le point de confluence, dit la géographie, est l’endroit où se rejoignent deux cours d’eau. Le Rhône et la Saône dans leur rencontre immuable, dans leur éternelle étreinte.
Confluer, c’est se réunir, c’est aussi rencontrer.


Jacqueline Blondel, Edwige Ephritikhine