Exposition "Visages de mers: la mer, un espace de rêverie plein d'enjeux" par Laurence Fischer

Sur inscription :

• Vernissage, Mercredi 31 mai à 18h30, salon de réception
• Conférence " Le rôle des femmes dans l'exploration polaire", Mardi 6 juin à 18h30, salle du conseil

Visages de mers

Mon métier de photographe m’a entraînée en 2015 à prendre le large pour travailler et à vivre sur un navire d’expédition tout autour du monde. 
Visages de mers est le projet d’une quête maritime, d'une enquête à la recherche des différents visages de la mer, tout autour de la planète. Avec un seul et même dénominateur : l'activité humaine et son impact sur le poumon bleu de la Terre.
Ce projet est né d’une inspiration au long cours, que le temps a patiné et à qui il a donné forme. En effet, la mer n’est jamais la même, elle est changeante, prend des teintes infinies. Au fil des milles nautiques, j’ai appris à connaître le monde des marins, qui aiment la mer mais la craignent, toujours. Déchaînée, elle sait reprendre ce qu’elle a donné. La mer qui peut être cruelle et prend parfois la vie de ceux qui osent la défier. Cette mer sans laquelle nous ne serions pas. 
Cette mer qui, inlassablement, efface les erreurs des humains. Mais jusqu’à quand ? 
Espace de rêverie, la mer est un œkoumène : bateaux, plateformes pétrolières, sous-marins, îles artificielles, etc.
La mer est une aire parcourue d’enjeux : ceux du transport de marchandises, de la surveillance, de la nouvelle route de la soie, des zones économiques exclusives, de la piraterie, du tourisme.
La mer est aujourd’hui au centre des enjeux géopolitiques : elle accueille 80% des échanges commerciaux, son territoire est discuté, approprié.
La mer est-elle toujours un espace neutre, une simple voie de passage ou devient-elle un territoire, c’est-à-dire un espace contrôlé, habité, équipé et rentabilisé ?
Cette exposition vise à ouvrir le débat avec les spectateurs et spectatrices sur notre relation à la nature, à la croissance et à la technologie. 

Remerciements : Festival des Aventuriers de la mer, 

Mer de Chine méridionale
Afin d’asseoir son influence sur la mer de Chine méridionale et des îles Spratley –revendiquées par les Philippines (qui la nomment mer des Philippines occidentales) et le Vietnam (mer Orientale)-, la République populaire de Chine construit sur des récifs coralliens des îlots inhabités dotés d’une piste d’atterrissage et d’un port. La Chine mène une bataille contre les cinq autres pays autour de cette mer qu’elle revendique comme faisant partie de son territoire et la nomme mer du Sud. Les Chinois sont en outre suspectés de surpêche, braconnage d’espèces protégées et de destruction des récifs coralliens. 

Détroit de Béring
Point de convergence des deux routes de l’Arctique, passages du Nord-Ouest et du Nord-Est, le détroit de Béring, désormais libre de glace la moitié de l’année, est un passage stratégique pour le commerce mondial. Russes et Etatsuniens tentent de s’approprier le détroit, unilatéralement ou en commun. Les enjeux dans la région étant collectifs, leur solution devraient-elles l’être également ? Est-il juste une zone de tension, ou peut-il devenir facteur de coopération, grâce aux projets de pont ou de tunnel ?

Golfe d’Aden
Phénomène que l’on pensait relégué au temps où régnait la « loi du plus fort », la piraterie prend une ampleur croissante dans le golfe d’Aden, au large de la Somalie. Une mission internationale protège aujourd’hui le trafic maritime dans la région.

Mer du nord
Même si les plateformes pétrolières sont en déclin au profit d’autres dans le monde, les gisements de pétrole ont assuré les beaux jours de l’Ecosse et de la Norvège. Désormais, le développement de l’éolien prend le relais. De nombreux champs d’éoliennes offshore, parfois flottants, se trouvent en mer du Nord. Une entreprise néerlandaise ambitionne de construire une île artificielle pour y implanter un parc éolien capable de fournir de l’énergie à six pays.

Mer des Caraïbes
La mer des Caraïbes met en contact pays développés et pays en voie de développement, de grandes puissances comme de petites nations. Cette zone de contact est le théâtre de nombreux conflits (flux illégaux ou aux héritages historiques) qui tiennent à la délimitation des eaux territoriales. 

Océan Pacifique
L’océan Pacifique est à nouveau une zone principale de tensions géopolitiques liées à la confrontation des grandes puissances, dont font partie la Chine, les Etats-Unis, la Russie. Les deux principales ambitions, celles des Etats-Unis et de la Chine, se trouvent désormais face à face à travers la plus grande masse océanique de la planète. De leur capacité à davantage coopérer qu’à se défier va dépendre, pour l’essentiel, la paix du monde.

Mer des Tchouktches
Le changement climatique fait qu’il y a moins de glaces en mer des Tchouktches. Cela permet la navigation, et l’installation d’une centrale nucléaire flottante. Auparavant, les Russes n'hésitaient pas à mettre à l'ancre un brise-glace nucléaire pour faire office de centrale ce qui n’est plus nécessaire avec une plateforme dédiée. Les associations environnementales pointent du doigts les risques d’accident et la gestion, problématique, des déchets nucléaires.

Baie de Baffin
90% des communications passent par les câbles sous-marins qui traversent nos océans. Les mers de l’Arctique sont elles aussi occupées par les navires câbliers qui déroulent des câbles en vue d’améliorer l’accès à Internet des communautés locales.

Mer Méditerranée
La mer Méditerranée constitue une véritable interface Nord/Sud et est une zone de trafic. Tout d’abord, du commerce mondial (un tiers, dont 20% du trafic pétrolier), mais aussi touristique, mais surtout, de trafic humain. Des passeurs organisent le passage de milliers d’immigrants depuis l’Afrique ou le Moyen-Orient pour l’Europe occidentale.

Manche
Lieu de passage entre l'Atlantique et l'Europe du Nord, la Manche est le couloir de circulation maritime le plus fréquenté, avant Singapour, Malacca, le Bosphore ou Gibraltar : chaque jour 20% du trafic mondial y transite. 800 navires et environ 1.000 bateaux de pêche immatriculés l'empruntent quotidiennement. Ce trafic y est longitudinal - nord/ sud - mais aussi transversal - Grande-Bretagne/continent (moyenne annuelle de 22 millions de passagers), avec des conditions de navigation difficiles : forts courants et présence d'épaves des deux guerres mondiales. 

Canal du Mozambique
Le canal du Mozambique est traversé par une grande partie des pétroliers exportant le pétrole du Moyen-Orient vers l'Europe et l'Amérique. Des sondages en cours dans cette région ont révélé des gisements de pétrole et de gaz colossaux, qui pourraient être exploitables en offshore. Le canal du Mozambique est un passage riche en ressources halieutiques, que les navires de pêche de nombreuses nations, asiatiques notamment, exploitent largement. Les navires français –la présence de la France est assurée par des militaires sur les îles Eparses, veillent à limiter la pêche illégale.