Mexique, aller-retour
Au cours de la recherche réalisée pour former le corpus d’oeuvres exposé au musée et écrire le texte du catalogue Los Modernos, de nouveaux photographes nous sont devenus familiers. Tout naturellement, par capillarité, contiguïté, des noms en appelaient d’autres, une famille visuelle qui correspond à la nôtre se constituait. Les écholalies commençaient à bruisser et notre exposition à se dessiner ; les dialogues entre les énergies, les poids du temps, les suspensions poétiques se sont concentrés en dix photographes. Ils sont mexicains (Pablo Ortíz Monasterio, Óscar Fernando Gómez), cubain (Jesse A. Fernandez), canadien (Serge Clément), belges (Thomas Chable, Baudoin Lotin), français (Françoise Nuñez, Bernard Plossu, Marc Riboud, Denis Roche).
Tous ont le Mexique en mire, ils ne cherchent pas à poser un regard prémédité sur ce pays qui, de toute façon, ne se laisse pas prendre, ils se rendent disponibles pour capter le magnétisme des lieux. Chacun est trempé dans ses sels d’argents, ils n’ont pas la même photosensibilité : ce qu’ils donnent à voir est une image intérieure, le contact foudroyant de deux présences, l’arc d’un court-circuit qu’eux seuls peuvent déclencher. Cette exposition prolonge les questions que nous nous sommes posées concernant l’importance du Mexique dans l’histoire de la photographie. Tout comme ce pays concentre de nombreux mythes : les civilisations aztèques et mayas, les différents indiens et leurs traditions, les cultes de la mort, sa révolution, sa frontière avec les États-Unis, qui font que chacun de nous a son image projetée. D’où l’attirance des artistes à aller voir ce qu’il en est.
Infos pratiques
Du 02/12/2017 au 03/03/2018
Du mercredi au samedi de 14h à 19h