Accroche détaillée
Monodrame pour voix soliste, dont le titre est emprunté à une gravure du symboliste allemand Max Klinger (Ins Nichts zurück), Back into Nothingness, qui figure un corps renversé en arrière, comme en lévitation. Cette gravure a inspiré l’auteure à revenir sur le destin de l’orphelin Kaspar Hauser, qui a défrayé la chronique dans l’Europe du début du XIXe siècle. Cet enfant trouvé, arrivé en 1828 aux portes de Nuremberg après dix-sept ans de captivité dans une cache sombre, répétait une seule phrase, alors qu’il avait les capacités cognitives et linguistiques d’un enfant de deux ans : « Cavalier veut comme père était. » Il est devenu un cobaye de la science. Depuis, il n’a cessé d’inspirer les poètes, de Verlaine à Handke, qui ont voulu voir en lui une icône de la poésie de la nature, pure et innocente. Mais le monodrame Back into Nothingness n’est pas une ballade romantique. Ici, le destin de Kaspar est une image de notre société capitaliste tardive qui a soif de gros titres et iconise la souffrance. La langue, la profération, le chant et la musique font exister cette aspiration sourde-muette au langage primitif et donnent une voix au trauma, dans des moments où la raison défaille et laisse apercevoir la densité de l’être.
En partenariat avec Biennale Lyon Musiques en scène